La nouvelle génération du X3, qui sera l’une des sensations du Mondial de l’Auto, n’a rien d’ordinaire
. Quasiment tout en elle tient de l’extraordinaire. Son grand méchant look, son sens de l’accueil et ses raffinements technologiques en font, à n’en point douter, une nouvelle star du X. Détails. Lancé en 2004 et restylé sobrement en 2006, le BMW X3 a eu une carrière à deux vitesses : après le fol engouement constaté les premières années, celles qui suivirent furent marquées par un net fléchissement des ventes. Des contre-performances dues en grande partie à l’avènement de nouvelles «icônes de la branchitude» au sein du segment qu’il a pourtant eu le mérite de défricher, celui des SUV compacts Premium. L’estocade fut même portée par un membre de sa propre famille, le X1, apparu en 2009, autrement plus récent, donc, presque aussi habitable (4,45 m de longueur contre 4,57 m pour le X3), moins cher aussi et, surtout, basé sur la même plate-forme – celle de la Série 3 -, absolument magistrale, au passage.
Sur ce coup-là, le top management de BMW, à qui nous sommes les premiers à tresser des lauriers quand il le mérite (c’est-à-dire très souvent), ne s’y serait pas mieux pris s’il avait voulu illustrer le terme «cannibalisme». Tel Jules César, le X3 eut pu faire sienne, dans un dernier soupir, cette tristement célèbre locution latine : «Tu quoque mi fili» (Toi aussi, mon fils !).
Mais tout cela est de l’histoire ancienne ! Ce sont maintenant ceux qui l’ont déboulonné de son piédestal qui, à leur tour, devraient essuyer le feu nourri de la concurrence et craindre les affres de la dégringolade. Le nouvel X3 est bien décidé à régler ses comptes, à reconquérir le trône duquel il a été déchu. Et, pour cela, il s’appuie essentiellement sur une plastique revisitée, plus en adéquation avec les dernières productions de la marque à l’hélice (les X6, X1, voire Série 5 GT), ainsi que sur des raffinements technologiques étrennés par la dernière Série 5.
Opération séduction
Allongé de 8 centimètres et élargi de 3 centimètres afin de se démarquer davantage du X1, le X3 conserve, cela dit, la même hauteur que son prédécesseur (1,67 m si l’on prend en compte l’antenne aileron de requin, cette relique de l’ère Bangle).
Exit les extrémités taillées à la serpe ! Les angles sont plus doux, les galbes plus prononcés. Au niveau de la face avant, la calandre en double haricot est plus large que précédemment. Les phares qui l’entourent, quasi-rectangulaires, sont inédits eux aussi et confèrent un regard de braise au X3. Le capot est nervuré ; on dirait celui d’une voiture de sport surpuissante. Même constat en ce qui concerne le profil : les flancs sont creusés et les passages de roues marqués, renflés. Enfin, la partie arrière, bien que plus consensuelle que le reste, se révèle pourtant plus originale que celle des autres stars du X en faisant l’impasse sur un véritable trait de famille, les feux en «L inversé». En effet, les feux en… «T incliné» de l’ancienne génération sont reconduits, mais dans une version légèrement retouchée. Gageons que les productions munichoises futures s’en inspireront.
Il est temps d’aborder l’ambiance à bord. Pas de mauvaises surprises ! La montée en gamme est palpable. Pourtant, on évolue en terrain connu. Que ce soit en matière de look ou en matière de qualité perçue, le X3 s’inscrit parfaitement dans la tradition BMW. Ses sièges allient l’utile (le maintien latéral) à l’agréable (le look d’enfer). La planche de bord et la console centrale disposent de matériaux que n’accueillera pas de sitôt la p’tite auto de Monsieur tout-le-monde.
On peut en dire autant des équipements embarqués à bord du X3, notamment à propos de l’adoption de la boîte automatique à 8 rapports des Série 5 et 7. Une boîte à l’efficacité redoutable, qui optimise le régime moteur et permet, de ce fait, de réduire drastiquement la consommation et l’émission des méchantes substances qui veulent notre peau. Pour la première fois, ce petit bijou signé ZF, la Rolls des transmissions, est associé au système Start&Stop sur un six-en-ligne béhème. Les gains «calorifiques» devraient être encore plus spectaculaires.
X-clusivités
Le X3 se paie également le luxe d’être le premier membre du clan X à se doter de l’assistance électromécanique de direction. En option, et afin de la rendre plus franche encore, elle peut être épaulée par la direction sportive variable. Vous aurez en main un véritable kart, alors !
Autre «X-clusivité» : le nouveau X3 est doté de deux options dévolues jusqu’alors aux seules limousines de la marque. Il s’agit du contrôle dynamique de l’amortissement et du contrôle du comportement dynamique, dispositifs qui permettent de modifier l’amortissement, la nervosité du moteur, la course de la pédale d’accélérateur, la cartographie de l’assistance de direction, les seuils d’intervention du DSC (contrôle de stabilité électronique, l’ESP de BMW).
Comme si tout cela ne suffisait pas pour se démarquer du X1, le X3 enfonce le clou avec sa transmission intégrale en série. Si le X1 est disponible en deux versions, sDrive et xDrive, le X3 ne se goûte qu’en xDrive. Et il va plus loin, en proposant en option le Performance Control, un système au domaine d’intervention proche de celui d’un répartiteur de couple. Pour une meilleure inscription du SUV en virage, il freine la roue arrière située à l’intérieur d’un virage.
Pour le lancement du X3, à peine deux motorisations sont prévues. Il faudra choisir entre le
X3 xDrive 20d et le X3 xDrive 35i. Le premier est un diesel coupleux, sobre et civilisé. Les 184 ch de ce quatre-pattes lui valent des performances respectables et, surtout, une consommation moyenne abracadabrante : 5,6 l /100 km, soit une baisse de 14% par rapport à celui qu’il a suppléé, pourtant moins puissant (177 ch). C’est beau le progrès, non ?
Bloc de choc
Avec le second moteur, il est moins question de consommation. Ce n’est pas ce que l’on peut appeler un soiffard, mais il n’est pas non plus du genre économe. Normal pour un six-pattes essence. Avec 8,8 l/100 km, ce n’est pas non plus la mer à boire ; un ruisselet, tout au plus !
Le six-en-ligne biturbo de BMW est plus qu’un moteur. C’est un style de vie, une religion, qui demande quelques sacrifices d’ordre pécuniaire, certes, mais qui, en retour, vous emplit de bonheur. Ses 306 ch devraient se jouer sans trop de peine du poids conséquent du X3 et autoriser, par conséquent, de drôles d’émotions.
La gamme détaillée et les tarifs du X3 seront rendus publics lors du Mondial de Paris, en octobre. Si la grille tarifaire n’enfle pas trop par rapport à celle du modèle actuel, le X3 pourrait faire très mal (à la concurrence et à ceux des automobilistes qui, bien que séduits, n’ont pas les moyens de leurs ambitions ou de leurs amours).
Video des essais du BMW X3, organisés dans la région de Marrakech
Visualisez la video du BMW X3
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