Pour fêter dignement les 80 ans de l’un de ses partenaires historiques, le génial bureau de style Pininfarina,
Ferrari a présenté, à l’occasion du Mondial de Paris (2-17 octobre), la SA Aperta, déclinaison topless de la 599 GTO qui ne sera produite qu’à 80 exemplaires. Attention, bombasse de chez Bombasse ! Habituellement, la présentation d’une nouvelle Ferrari est un événement majeur qui secoue la planète automobile. Mais dans ce cas précis, force est de constater qu’on est un cran au-dessus. Dire du lancement de la 599 SA Aperta, qui n’est autre que la version spider de la 599 GTO - elle-même version ultime de la 599 GTB Fiorano -, que c’est un événement majeur est largement en deçà de la vérité.
«Bouleversement majeur» ou «événement du siècle» siérait davantage, vous ne trouvez pas ? A moins qu’il ne faille pasticher, pour rendre compte de la réalité, la «Ferrari» des humoristes marocains. En effet, la 599 SA Aperta, c’est comme qui dirait «le pic du sommet de la montagne ; après, c’est un oiseau, madame !».
En présentant la GTO voilà quelques mois, Ferrari avait déjà placé la barre très haut. Reprenant une appellation mythique (Gran Turismo Omologato), utilisée deux fois seulement, auparavant - pour la 250 GTO des années soixante et la 288 GTO des années 80, deux supercars qui ont dominé du pied droit et des mains leur époque -, la GTO du troisième millénaire a fait tomber en pâmoison les observateurs, qui ne s’attendaient pas le moins du monde à ce que la firme de Modène remette le couvert aussi promptement. Si une déclinaison découvrable de la 599 était bel et bien attendue, bien malin qui aurait pu prévoir que c’est la GTO qui allait être prise comme base pour cet exercice de style.
Esthét(r)ique
Esthétiquement, le cabriolet reste fidèle à la ligne de base de la GTO. L’amputation du toit n’altère en aucune manière l’équilibre proverbial de la 599. L’usage d’une capote en toile et non d’un toit en dur rétractable, comme c’est le cas pour la California ou la 575 Superamerica, n’est pas étranger à ce mimétisme, d’autant que les arches de toit arrière du coupé, si particulières, ont été conservées. Leur traitement façon alu brossé apporte un supplément d’âme à une ligne qui en a à revendre.
A bord, l’évolution la plus flagrante concerne la partie supérieure de la planche de bord, qui reçoit des inserts en aluminium. Pour le reste, c’est kif-kif … Cavallino Rampante ! On retrouve donc l’ambiance à bord de la 599 GTO, si délectable, au demeurant.
Bel Canto
En ce qui concerne la mécanique, c’est le calme plat, là encore. Enfin, façon de parler ! Comprenez par là que les changements sont minimes par rapport à la 599 GTO ! Car, pour le reste, c’est plus la tempête que le calme... Le V12 de six litres développe toujours une puissance de 670 ch pour un couple de 620 Nm. Il affectionne donc toujours autant les vocalises et les envolées lyriques à faire passer Pavarotti pour un vulgaire chanteur de variétoche… Le Bel Canto dans toute sa splendeur. Autant dire que le système audio, pourtant très évolué, n’est là que pour faire de la figuration.
Ce bloc phénoménal est le plus puissant jamais produit pour une Ferrari de route. Il délivre 50 chevaux de plus que la 599 GTB «classique» (n’allez pas croire qu’il s’agit de quelque version tricorps !) et 10 de plus que la dernière supercar de la firme, Son Altesse Sérénissime Ferrari Enzo.
Poids maîtrisé
Malgré moult renforts du châssis visant à lui faire conserver une rigidité comparable à celle du coupé, la 599 SA Aperta afficherait le même poids sur la balance, à savoir 1690 kg. Par conséquent, ses performances et sa tenue de route devraient être aussi impressionnantes que celles de la 599 GTO, tandis que les sensations au volant devraient logiquement être décuplées. La vitesse de pointe atteindrait donc les 330 km/h et le 0 à 100 km/h serait expédié en 3,7 secondes. Imaginez de telles ruades cheveux au vent, aux premières loges pour profiter du «concerto grosso» ! A noter, chers lecteurs et lectrices, que si vous ne frissonnez pas à ce moment de l’article, il y a de fortes chances que quelque chose ne tourne pas rond chez vous. Un conseil : consultez !
Plus sérieusement, si aucune information n’a filtré concernant le prix de la 599 SA Aperta, les observateurs tablent sur un tarif de l’ordre de 400.000 euros, soit quelque chose comme 50.000 euros de plus que la 599 GTO. C’est salé, peut-être, mais qu’importe ! Ce collector n’est déjà plus disponible sur le marché, les 80 exemplaires prévus ayant tous trouvé preneurs, sur plan… Qu’on ne nous bassine plus avec la crise, pour l’amour de Dieu !
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